Fin de vie du matériel, les fabricants s’engagent !
102 460 Tonnes, c’est le volume de déchets d’équipements électriques et électroniques professionnels (DEEE, D3E) produit chaque année en France !
C’est le contenu de 2300 semi-remorques soit près de 38km de camions !
Pour réduire ce volume colossal, il faut que tous les acteurs de la chaîne s’allient : les utilisateurs, les vendeurs, les installateurs et mainteneurs, les acteurs de la fin de vie du matériel et bien entendu les fabricants.
D’où viennent ces déchets?
Avant de devenir déchets, ces machines servaient tous les jours des artisans, des restaurateurs, des entreprises qui un jour ont décidé de les mettre au rebut. Pourquoi ? Bien souvent par ce qu’elles ne fonctionnaient tout simplement plus et c’est là que les fabricants entrent en jeu !
En effet, chaque machine lorsqu’elle est mise sur le marché a une espérance de vie qui dépend de la qualité de ses composants, de sa facilité d’entretien et aussi de sa facilité de réparation.
La durée de vie des machines est directement liée à la quantité de déchets produits, l’allonger est donc la meilleure manière de réduire le tonnage de DEEE.
Eco-conception VS Obsolescence programmée : la lutte fait rage
D’après l’Ademe, “l’éco-conception est un terme désignant la volonté de concevoir des produits respectant les principes du développement durable et de l’environnement, en recourant aussi peu que possible aux ressources non renouvelable associées à une valorisation des déchets qui favorise le réemploi, la réparation et le recyclage dans un contexte qui évoluerait alors vers une économie circulaire.”
Il s’agit de prendre en compte, avant même la fabrication du produit, le fait qu’il devra au cours de sa vie être réparé, reconditionné puis recyclé.
A l’exact opposé, le concept d’obsolescence programmée consiste à limiter volontairement la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de renouvellement et donc in fine le nombre de produits vendus.
Ces deux logiques s’affrontent depuis bien longtemps entre les partisans du matériel à bas coût et faible espérance de vie et les tenants d’une conception robuste qui rendent les pièces détachées accessibles.
Mais la loi a tranché, dans le cadre de la loi anti gaspi pour l’économie circulaire (Lagec) les fabricants qui intègrent l’éco-conception seront maintenant récompensé alors que ceux qui choisissent l’obsolescence programmée seront pénalisés.
Un exemple ? La non mise à disposition de la documentation technique des machines aux réparateurs entraîne depuis 2010 une surtaxe pour les fabricants de matériel ménager. Pour les fabricants de matériel professionnel, ce sera la non mise à disposition de pièces détachées qui entraînera une surtaxe !
Les autres moyens pour allonger l’espérance de vie
Pour allonger l’espérance de vie du matériel, un autre moyen est de lui donner une seconde vie une fois sa première vie terminée. On reprend alors la machine avant qu’elle ne deviennent un déchet pour la remettre en état et lui donner une seconde jeunesse, c’est le concept du reconditionnement hérité de la téléphonie, et qui fait aujourd’hui ses preuves dans le matériel professionnel avec Vesto.
Le matériel est alors amené dans des usines de reconditionnement dans lesquelles on lui donne une seconde jeunesse.
Une fois de plus, les fabricants peuvent s’engager pour allonger l’espérance de vie du matériel à ce niveau là, c’est par exemple ce qu’a fait le fabricant de matériel de laverie Meiko en s’engageant aux côtés de Vesto.
Du matériel qui ne pouvait plus être vendu par la marque pour différentes raisons (impact logistique, matériel de démonstration ou fin de série) est maintenant remis en circulation ! A terme, ce fabricant compte aller bien plus loin dans le reconditionnement en formant par exemple des reconditionneurs pour leur permettre d’augmenter leur taux de succès ou encore en leur fournissant les pièces nécessaires.
Alors victoire de l’eco-conception ? Pas encore même si l’engagement de certains fabricants montre une voie à suivre !